Cette interview a été réalisée par les enfants de cycle 3

LE SPORT AVANT TOUT

Yannick Bourseaux pratiquait le triathlon (natation, vélo et course à pied) à un niveau international depuis de nombreuses années. Mais, en 2004, il chute en vélo : il survit mais reste paralysé d’un bras. Malgré tout, il reprend le sport, devient Champion du monde handisport de triathlon et termine 9^ème aux Jeux Paralympiques de biathlon à Turin.

Ecole de lempdes : Peux tu nous raconter ta vie sportive en quelques lignes ?

Yannick Bourseaux : J’ai débuté le sport dès l’école primaire en allant jouer au foot… Et puis, je me suis mis, à pratiquer la natation et la course à pied, à jouer au handball. En 4^ème je me suis lancé dans le triathlon. J’ai tout de suite adoré ce sport où la monotonie n’existe pas et je m’y suis mis à fond en parvenant à atteindre un bon niveau national…En août 2004, je suis tombé à vélo, à l’entraînement. Aujourd’hui, je continue à pratiquer ce sport que j’adore, plus avec les valides qu’en handisport et je me suis également orienté vers le ski de fond et le biathlon.

Ecole de Lempdes : Comment vis tu avec ton handicap dans la vie quotidienne?

Yannick Bourseaux: Aujourd’hui, mon bras droit ne bouge plus comme avant. Je n’arrive plus à contracter convenablement tous mes muscles car des nerfs ont été endommagés lors de mon accident. Dans la vie quotidienne, ce problème de motricité ne me gêne pas trop car je me suis adapté… Je suis devenu gaucher et j’arrive à faire plein de choses maintenant !

Ecole de lempdes : Est ce que tu as un emploi du temps chargé ?

Yannick Bourseaux : L’an passé, j’avais un emploi du temps très chargé entre ma préparation pour les Jeux Paralympiques et mes activités professionnelles. Depuis cette année, j’occupe un emploi où je suis détaché sur une partie de mon temps pour m’entraîner… Aussi, je dispose maintenant de plus de temps pour mener de front ma carrière sportive et ma vie professionnelle.

Ecole de Lempdes : Comment as-tu connu le triathlon ?

Yannick Bourseaux : J’ai découvert le triathlon lorsque j’étais au collège à Montluçon. En effet, le lycée d’à côté organisait un triathlon et j’avais des copains du club de natation qui y participaient… Moi, j’étais trop jeune et je n’avais pas le droit de prendre le départ mais j’aurais bien aimé pouvoir être de la partie…

Ecole de Lempdes: Peux-tu nous raconter ton accident?

Yannick Bourseaux: J’étais en vacances dans les Alpes avec des copains et l’on avait monté un col à vélo. Lors de la descente, je suis parti devant et je me faisais plaisir en allant vite dans les virages… Mais, je devais aller un peu trop vite et j’ai loupé un virage ! J’ai fait une chute de 7 mètres de haut pour retomber sur la route qui passait en contrebas. Heureusement, je portais mon casque car j’ai lourdement chuté sur la tête. Si je n’avais pas eu mon casque, je ne serais sûrement plus là !

Ecole de Lempdes : Combien de temps es-tu resté à l’hôpital ?

Yannick Bourseaux : Lorsque je suis tombé, un hélicoptère est venu me chercher pour me transporter à l’hôpital de Grenoble. Comme il faisait mauvais temps, il n’a pas pu aller jusqu’à Grenoble et il m’a laissé à l’hôpital de Briançon. Je suis resté une dizaine de jours là-bas, au service de réanimation puis j’ai été transféré en ambulance au service de neurochirurgie du CHRU de Clermont-Ferrand. J’y suis également resté 10 jours. Ensuite, j’ai dû aller en centre de rééducation à côté de Clermont-Ferrand. J’y suis resté 5 semaines mais tous les soirs, j’avais le droit de rentrer chez moi.

Ecole de Lempdes: Pourquoi avoir repris le sport après ton accident?

Yannick Bourseaux: Tout simplement parce que j’aime le sport ! Et ce n’est pas parce que je ne bouge plus très bien un bras que je ne peux plus faire de sport ! Je fais du sport différemment, c’est tout !

Ecole de Lempdes: Penses-tu retrouver un jour l'usage de ton bras?

Yannick Bourseaux: Au début, lorsque les docteurs me disaient que je ne rebougerai plus mon bras comme avant, je ne les croyais pas… Mais, 5 mois après l’accident, j’ai commencé à me dire qu’ils avaient peut-être raison… Aujourd’hui, je n’espère plus pouvoir bouger mon bras comme avant car je sais que ce ne sera pas possible ! Mais ce n’est pas grave, je peux faire tout ce que j’aime aujourd’hui et je vis très bien avec ce léger handicap.

Ecole de Lempdes : As-tu fait d’autres chutes ?

Yannick Bourseaux : Avant l’accident, j’étais très peu tombé à vélo… Je me souviens simplement d’une petite chute dans un rond point avec le mari de votre maîtresse, d’une autre dans les orties en course de vélo et d’une autre lors du triathlon de Nice! Après l’accident, je suis par contre retombé une fois car je ne peux plus bien tenir mon guidon et je faisais comme si je le tenais bien ! J’ai mis ma main gauche dans la roue d’un copain, ça me l’a bien coupée… J’ai eu de la chance car j’aurais pu perdre l’usage d’un doigt de cette main car un tendon avait été presque coupé !

Ecole de Lempdes : Comment gères-tu le sport avec ton handicap?

Yannick Bourseaux: J’ai simplement adapté ma technique ! Pour la natation, je nage avec mon bras gauche uniquement, pour le vélo il faut simplement que je sois très vigilent et je ne peux pas monter les côtes en danseuse, pour la course à pied et le ski de fond, je fixe mon bras contre mon buste avec une ‘’écharpe’’ afin qu’il ne perturbe pas mon équilibre.

Ecole de Lempdes : Quel était ton niveau en sport avant ton accident ? Et après ?

Yannick Bourseaux : Avant l’accident, j’avais été en Equipe de France junior de triathlon (j’avais terminé 2^ème des Championnats d’Europe) et ensuite en Equipe de France longue distance. Après l’accident, je suis devenu Champion du Monde handisport de triathlon et j’ai également participé aux Jeux Paralympiques de Turin où j’ai terminé 9^ème en biathlon.

Ecole de Lempdes : Ton sport te permet-il de vivre financièrement ?

Yannick Bourseaux : En faisant du triathlon, avant l’accident, je gagnais un peu d’argent mais ça ne me permettait pas de vivre… Aujourd’hui, en handisport, on ne gagne pas d’argent sur les courses mais il est possible de trouver les sponsors qui prennent en charge une partie des frais que l’on a quand on pratique un sport. Le sport ne me permet pas de vivre financièrement mais il ne me coûte rien ! Et puis, c’est grâce au sport que j’ai actuellement un emploi aménagé, donc le sport me permet de vivre l’esprit tranquille !

Ecole de Lempdes:Est- que tu t'entraines seul ?

Yannick Bourseaux: Ca dépend des jours ! J’aime aller m’entraîner avec les copains. On discute, on s’amuse, on accélère parfois et ça permet de faire du bon travail ! Mais parfois, j’aime aussi aller à l’entraînement tout seul, ça me permet de réfléchir, de profiter pleinement du paysage, d’écouter mes sensations et de choisir l’allure à laquelle je veux aller…

Ecole de Lempdes:Pratiques-tu d'autres sports?

Yannick Bourseaux: Entre le triathlon, le ski de fond et le biathlon, ça fait déjà pas mal de sports, non ?

Propos receuillis par les enfants de cycle 3

Le site de Yannick : http://yannick-bourseaux.onlinetri.com/

Allez y faire un petit tour!!!

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